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 Personne n'échappe à la solitude. | PV Samaël

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MessageSujet: Personne n'échappe à la solitude. | PV Samaël    Personne n'échappe à la solitude. | PV Samaël  EmptyMar 28 Mai - 21:16

Never mind the bollocks.



Fool's gonna fall and raise another fallen child:

Je me retrouvais sur le toit.
Je n’étais pas là par hasard.
D’ailleurs le hasard n’y pouvait rien.
J’avais choisi d’être sur le toit.
Oui.
J’avais choisi.
Je regardais vers le bas
Comme un aigle choisissant sa proie.
J’étais attirée par le sol. Attirée par l’emprise qu’avait sur moi le bitume. Je me penchais dangereusement vers le bas, les talons sur le rebord, les deux mains accrochée à la barrière que j’avais escaladée. Je me penchais. J’embrassais le vide qui m’embrassait. Oh comme je voulais sauter ! Mes cheveux pointaient vers le bas. J’entendais rien d’autre que mon t-shirt noir trop grand claquer sur ma peau (ou plutôt mes os recouverts de peau). Je sentais mes doigts de pieds flotter dans le grand vide. J’avais enlevé mes chaussures, elles étaient posées, rangées, jointes de l’autre côté de la barrière. Je me sentais presque voler. Il suffisait de lâcher cette barre de fer si laide sur mes mains.
Pourtant je n’étais pas malheureuse.
Non. Au contraire.
Le grand saut, la mort, tout ça, c’était une simple question de curiosité.
Je n’avais pas envie de mourir, je n’avais seulement aucune raison valable de ne pas sauter. Rien qu’un élan, seulement pour savoir ce que ça fait, de mourir ! Au mieux, il n’y a rien, et je ne regretterais jamais. Au pire, il y a un au-delà, et j’hanterais tous ces salauds de catho qui m’ont dit que culpabiliser c’était vivre.
Personne ne m’a jamais expliqué ce qu’il fallait faire pour être heureux. Ils sont sacrément con les gens, celui qui sortirait le mode d’emploi du bonheur se ferait un sacré paquet de fric ! Si on veut de l’argent simplement, il faudrait être créateur de mode d’emploi. Celui qui fait ceux des meubles Ikea, lui il doit avoir pas mal d’argent. Et l’argent achète le bonheur. J’suis bien capable d’écrire un mode d’emploi sur le bonheur.
Mais suffit-il seulement de mourir ?
Hypnotisée par le vide que j’étais, je n’ai pas sentie la présence derrière moi. C’était sans doute le vent qui me bouchait les oreilles. Ou l’obsession de devoir répondre à tout, n’importe quand, n’importe quoi. Je me retournais.

Un zombie se tenait devant moi. Littéralement. Un gringalet, pâle, les yeux cernés, le visage fermé, les yeux foncés. Il manquait plus que le sang autour des lèvres. On se serait cru dans un film d’horreur mal foutu. J’avais maintenant les talons dans le vide, les deux bras accrochée à la barrière, dos au vide. Sauter aurait été vachement drôle si j’avais pu voir la gueule qu’il aurait tiré à l’atterrissage. « Jack ? » murmurais-je inquiète. Mes références laissaient à désirer. Je déteste qu’on me le fasse remarquer. Mes traits tirés, mes cheveux qui flottaient dans la gueule, le simulacre était tellement parfait. Je regardais le toit comme si soudainement, il avait une quelconque importance. « C’est ici que nous nous somme rencontré… » Folle que je suis. Le mort vivant en face de moi devait se demander ce que diable voulait dire mon charabia.
Des paroles jetée à l’eau comme les répliques d’un film vu autrefois. Je souris faiblement. Bordel si j’étais un tant soit peu sérieuse, j’aurais déjà arrêté. « L’eau est très froide. Tu culpabilise parce que tu as de l’estime pour la mort ? » Je détendais mes bras pour me jeter en arrière sans lâcher la barrière. Si j’avais remarqué la pluie de ce matin, je n’aurais peut-être pas glissé. Paniquée, je me tenais à la barrière. Bruit sourd. Mes genoux se cognèrent contre le béton. Les pieds aussi.
Onde de choc. Je me hissais douloureusement vers le haut, et je passais de l’autre côté de la barrière. Je tombais sur le cul en rigolant. « On est les fils de pute les plus chanceux du monde ! ». Moi-même je m’étonnais de connaître autant de réplique de ce film. C’est pourtant le film le plus ridicule que dieu le père ai créé.
Je regardais mon jean troué aux genoux, le sang qui fuyait la faille de ma peau. Mes pieds aussi saignaient. Je ne sentais pas (encore) la douleur. Je me demandais plutôt (mieux vaut tard que jamais) ce que ce garçon foutait ici.
Sur le toit d’une maison abandonnée,
Seul règne les morts,
Les esprits,
Et les rois.

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MessageSujet: Re: Personne n'échappe à la solitude. | PV Samaël    Personne n'échappe à la solitude. | PV Samaël  EmptyJeu 4 Juil - 18:46

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Le toit. Plongeoir à dépressif, refuge pour misanthrope, lieu sacré, pour le meilleur, et pour le pire. Samaël a découvert ce petit paradis un soir d'été, alors que son doux visage était brodé d'hémoglobine.

Ah, les joies de vagabonder dans les rues de Londres alors que le soleil est parti se réfugier derrière l'horizon depuis bien longtemps...
Les vieux lampadaires diffusaient une lumière orangée vacillante, et projetaient des ombres difformes sur la macadam. Bien qu'effrayante, la confrontation entre un ado de treize ans et un groupe de racketteurs baraqués est généralement sans danger. Tu donnes tranquillement tout ce que t'a, tu dit poliment bonsoir en contrôlant les tremblements de ta voix, et tu file la queue entre les jambes sans demander ton reste. Loin. Le plus loin possible. C'est un peu plus délicat quand on vient de finir un bouquin qui relate les plus grand histoires de guerres tribales opposant les barbares nordiques face aux trolls des montagnes.

Le grand guerrier Samaël Bedrosian, fils du dragon Fafnir, roi des terres anciennes, chargea la horde de punks en hurlant. Il se fit gentiment éclater la gueule contre le bitume, et du rentrer dans son royaume sans son portable et sans son immense richesse de dix-sept livres. Couvert d'hématomes, et déshonoré à jamais, il ne put se résoudre à rentrer chez lui pour affronter le regard de son peuple parental. Ainsi, le grand guerrier Samaël Bedrosian, fils du dragon Fafnir, roi des terres anciennes, s'exila sur le toit d'un immeuble, vestige d'une ancienne civilisation trolle, et passa la nuit la tête dans les étoiles. Au petit matin, son sang avait séché sur sa peau et ses vêtements, ses cheveux crasseux était aussi bien rangés que les pensées d'un psychopathe. Alors que le soleil égermait lentement des entrailles de la terre, Sam inspira profondément l'air du petit matin, et se sentit revivre. Il avait oublié la raclée mémorable qu'il s'était prise quelques heures plus tôt, ses biens qui avaient disparus. La présence apaisante du ciel au dessus de sa tête l'avait lavé de toute honte, de toute souffrance.

Ainsi, la magie ancestrale et divine du toit avait opéré. Peu importe les souffrances qui pouvaient saisir le cœur des humains, qu'elles soient physiques ou mentales, le toit était un havre de paix, un baume libérateur. Chaque jour de la vie de Samaël qui avait connu un bouleversement s'était terminé là haut, s'était bien terminé. Pourtant, ce qui l'avait poussé là n'avait aujourd'hui rien de bien dramatique. Une simple pulsion de misanthrope. Un besoin de calme, de solitude. Un moment de quiétude à ne partager avec personne. Personne. Personne. Qu'est-ce qu'elle faisait là alors ?

Bon. Ça aurait pu être pire. Une dépressive. L'avantage avec eux, c'est qu'ils ne squattent jamais longtemps les toits, préférant un contact intime et définitif avec le bitume. Samaël se posta derrière elle sans un bruit, et attendit qu'elle laisse sa place. Elle restait accrochée à sa barre d'acier, regardant le vide comme un observe les jolies demoiselles déambuler le long de la plage, mais pas très décidée à sauter. Après un petit moment, Samaël soupira intérieurement, et s’apprêtait à quitter son perchoir quand la suicidaire repentie se retourna. Il haussa un sourcil tandis qu'il se faisait dévisager sans scrupule.

« Jack ? »

Instinctivement, Sam se retourna pour chercher des yeux ce jack. Le toit était aussi désert que le tiroir à bonnes idées d'une féministe. Soit la gamine -qui avait tout de même l'air d'avoir plus d'une vingtaine d'année- délirait totalement, soit elle l'avait confondu avec un autre.

« C’est ici que nous nous somme rencontré… »


Elle se moquait royalement de lui. Il fourra les mains dans les poches de sa veste en cuir, et fronça légèrement les sourcils. Les mots qu'elle prononçait sonnaient bizarrement. Il remonta aussi loin qu'il pu dans ses souvenirs cisaillés, et tenta de se rappeler d'où venaient ces phrases. Il avait la certitude de les avoir déjà entendues auparavant. Ses sourcils se froncèrent un peu plus tandis qu'il poussait sa réflexion. Elle reprit la parole, et une pensée le percuta. Quel idiot. Titanic. Ça venait de Titanic.

« L’eau est très froide. Tu culpabilise parce que tu as de l’estime pour la mort ? »

Le septième art n'était pas vraiment ce qui attirait le plus Samaël. Sa mère l'avait bien traîné quelquefois dans le vieux cinéma qui désépaississait au coin de l'avenue -pour aller voir Titanic, entre autres- mais il préférait définitivement le monde des mots. Beaucoup plus complet, beaucoup plus puissant, beaucoup plus vivant. Elle arrêta un moment ses citations, et relâcha doucement la pression qu’exerçait ses bras sur la barrière. Elle allait enfin se décider à sauter. Sam eut une forte envie d'en sourire de soulagement. Avec la grâce d'un phacochère, elle glissa sur le béton humide, et vint heurter ses genoux contre le dur. Elle se hissa par dessus la barrière de façon bien peu glorieuse, et s'affala par terre en se réceptionnant sur les fesses dans un éclat tonitruant de rire.

« On est les fils de pute les plus chanceux du monde ! »

Mais elle ne s'arrêtait donc jamais ? Samaël regretta presque qu'elle n'ai pas sauté plus tôt. Il baissa les yeux vers ses genoux, en sang, et ses pieds qui n'étaient pas dans un bien meilleur état. Il haussa -une fois de plus- un sourcil, et chercha du regard ses chaussures. Elles étaient soigneusement rangées près de la barrière. Samaël s'approcha un peu d'elle, la regardant plus en détail, et s'assit en tailleur, à distance respectable de ce petit morceau d'humaine qui l'intriguait beaucoup.

« Tu veux plus sauter ? »

Samaël se demandait également pourquoi diable avait-elle enlevé ses chaussures. C'était sûrement une fille jusqu'au bout des ongles -malgré ses vêtements certes, plutôt masculins- elle ne voulait pas abîmer ses chers souliers, même si ils ne l'aurait pas suivi dans l'au delà. Il soupira intérieurement. Les humains étaient parfois si difficile à comprendre. Sam reporta le regard sur son interlocutrice au cheveux balayés par le vent, et inclina légèrement sa tête vers la gauche. Elle lui paraissait vraiment bizarre. Enfin, encore plus qu'une fille ne l'était déjà.
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